Maja Vodanovic : La figure politique

Paul Villeneuve
Le Journal de Montréal, cahier Week-end
Le samedi 20 novembre 2004, p. 94

D’origine croate et vivant à Montréal depuis 1975, Maja Vodanovic est une artiste engagée.

Pour Maja Vodanovic, qui est née en 1968 à Split, Yougoslavie (aujourd’hui Croatie), l’art a aussi une fonction sociale, soit celle d’éveiller les consciences, tout en se mettant au service de l’espoir.

La Galerie Valentin (1490, rue Sherbrooke Ouest, suite 200) présente, jusqu’au 26 novembre, une exposition solo de ses œuvres.

René Lévesque
Maja Vodanovic – René Lévesque, aquarelle sur panneau, 23″ x 32″

Pour cet événement, les murs de la Galerie Valentin sont donc animés par les portraits d’activistes importants. Le docteur June Irwin et le docteur Nicole Bruinsma, connues pour leurs croisades contre les pesticides; Rohini Lucy Perris, le moteur et le cœur de la Coalition pour les alternatives aux pesticides (CAP Québec); l’ancien ministre de l’environnement, André Boisclair, auteur du nouveau code de gestion des pesticides; Billy Two Rivers, un Mohawk de Kahnawake, aussi impliqué dans des luttes environnementales; Daniel Green, pour avoir défendu du mieux qu’il a pu les gens du Québec contre la pollution des multinationales, et René Lévesque, pour avoir défendu les intérêts du peuple et non les intérêts d’une minorité. Plusieurs autres portraits de personnalités sont exposés.

Le travail de l’artiste au sein de la communauté lui a permis de rencontrer et de collaborer avec certaines de ces personnes. Maja Vodanovic a découvert à travers elles que le progrès vers un monde meilleur est possible.

Études et famille

Avec Sandra Abcarius, Maja Vodanovic a créé, en 2001, le programme communautaire Le Projet Pissenlit et fut notamment membre de la Commission des femmes libérales du Canada (Québec) 2001-2003.

À partir de 1980, Maja Vodanovic s’initie au dessin et à l’art avec l’artiste et enseignante Renate Heidersdorf, fille du peintre naturaliste Ernest Heidersdorf.

Durant cette période, elle retourne à plusieurs reprises en Yougoslavie où elle étudie avec le peintre et chirurgien Diko Gvozdenovic à Sarajevo. Elle passe avec lui l’été qui a précédé le début de la guerre de Bosnie et expose ses tableaux dans plusieurs musées du Monténégro.

Désireuse de mieux connaître la tradition artistique avant de se joindre au milieu de l’art contemporain, elle s’inscrit au baccalauréat en histoire de l’art à l’Université McGill. Durant ces études, elle poursuit la pratique de la peinture et du dessin. Elle rencontre aussi son futur mari, l’architecte Bernard Olivier.

En 1992, elle débute le baccalauréat en beaux-arts de l’Université Concordia, où elle rencontre les artistes Chikako Mizuno, Natasha Turovsky et Chris Kukura. À la fin du bac, Maja Vodanovic donne naissance à son premier enfant. Durant les années qui suivent, elle concilie la famille, l’enseignement de l’art et la peinture.