J’ai un ruisseau qui ne veut pas mourir

J’ai un ruisseau qui ne veut pas mourir

Cités Nouvelles, le 20 Juin 2008
Corinne Laberge

Plusieurs jeunes volontaires ont participé, le mardi 17 juin dernier, à la corvée de nettoyage du ruisseau Meadowbrook, situé au parc Brookside à Beaconsfield. Initiée par les élèves de 5e et 6e année de l’École St-Rémi, cette revitalisation donnera un second souffle au cours d’eau qui, franchement, a la mine aussi triste que son débit.

Cité Nouvelles - J'ai un ruisseau qui ne veut pas mourir

L’opération a débuté à 9h avec les étudiants de 6e année, tous affectés au nettoyage écologique des lieux. Leur mission: enlever les innombrables déchets qui envahissent le ruisseau et ses abords, puis trouver et déterrer des pierres qui, disposées de façon stratégique dans l’eau, serviront d’obstacles pour bloquer le cours des détritus. Ils sont 90 élèves, divisés en trois groupes et ils fonctionnent par trios à l’intérieur des équipes. Un premier à la racle, un second à la pelle et un troisième au sceau, chacun a sa tâche.

Même tôt le matin, la motivation est à son comble chez les jeunes qui travaillent, dans la mesure de leurs capacités, à redonner son lustre à ce ruisseau mal-aimé «L’eau est vraiment sale et il y a même une odeur qui s’en dégage! C’est important de faire quelque chose, parce que c’est notre environnement», observe Robert Naylor. «Le but c’est de créer des petits barrages avec des roches qu’on place en ligne. Ça dévie le courant et permet d’arrêter les objets», poursuit l’élève de 6e année. «On commence par un geste qui peut en encourager d’autres», estime sa consoeur Lena-Gabriel. «Le ruisseau est très pollué et ce sera de pire en pire si on ne fait rien». «En fait, il y a plus de déchets que d’eau!», intervient Antoine Marcotte. «On pose une action qui améliorera non seulement la vie des résidants des environs, mais aussi celle de la faune et de la flore. Et puis c’est pas beau un ruisseau tout noir près de chez nous !», déplore Ryan Chitti, qui s’est gentiment proposé comme guide pour indiquer un passage vers le ruisseau, transformé en un chantier d’assainissement des plus bouillonnants.

Bottes imperméables, gants, lunettes et vêtements d’occasion, les élèves sont bien équipés pour s’attaquer au ruisseau Meadowbrook, le 3e plus pollué à Montréal. Conscientisés, ils reconnaissent l’urgence d’agir et la pertinence de leur projet pour l’avenir. «Si on réussit à vraiment dépolluer le ruisseau, peut-être qu’on va pouvoir se baigner à nouveau dans l’eau de la plage Centennial tout près», poursuit Andrea Rodriguez. «Et on espère qu’il y aura des canards et plus d’oiseaux!», lance Marie-Léa Guay. «On devrait répéter l’activité chaque année pour nettoyer complètement le ruisseau et le maintenir en bon état. Ça deviendrait une tradition», propose Amin Guidara. En compagnie des autres étudiants de son niveau, il s’affaire à préparer le terrain pour les de 5e année qui viendront en après-midi y planter de la verdure, histoire de créer un filtre naturel pour le ruisseau.