Le Plan d’illumination des édifices patrimoniaux, legs de 1 M$ à Lachine dans le cadre du 375e anniversaire de Montréal, a été suspendu en décembre après avoir été complété à 85%.
Les courts délais pour réaliser le Plan d’illumination à Lachine ont contraint certains employés de l’arrondissement à agir rapidement. Selon les conclusions du Bureau du contrôleur général, les gestionnaires ont toutefois fait preuve de bonne foi et n’ont pas exercé de pression indue.
En décembre, l’arrondissement de Lachine a suspendu le contrat à Montréal en Histoires (MEH) pour illuminer les édifices patrimoniaux, complété à près de 85%. Une enquête du Bureau de l’inspecteur général (BIG) faisait alors état de plusieurs irrégularités.
Les représentants du BIG ont rencontré les employés concernés, mais pas les gestionnaires du projet. C’est pourquoi le Contrôleur de la Ville de Montréal, à la demande du directeur de l’arrondissement Martin Savard, a été mandaté pour faire la lumière sur les comportements reprochés aux fonctionnaires.
Délais
Les documents, les échanges de courriels ainsi que les témoignages recueillis démontrent l’urgence de réaliser le projet pour le 375e anniversaire de Montréal.
L’illumination devait être finalisée au plus tard le 31 décembre, tel que demandé par la Ville. Certains individus, notamment le responsable du dossier, se sont ainsi sentis pressés d’agir.
«Les échéanciers souvent trop serrés constituent une source de stress importante au sein des différents niveaux d’intervention» peut-on lire dans le rapport du Bureau du contrôleur général.
De son propre aveu, le responsable n’a eu que des contraintes de temps à respecter, sinon, «il n’aurait pas endossé ce sommaire décisionnel. Il n’est pas du genre à se faire intimider».
Interrogations
Plusieurs préoccupations quant à la légitimé de l’octroi du contrat à MEH ont été soulevées. L’enquête du Contrôleur démontre que ces interrogations n’ont pas été relayées à l’administration de Lachine, toujours en raison des courts délais.
Les représentants du Service des finances soutiennent que cette pression est la même que dans tous les dossiers. «Des interventions favorables sont alors faites espérant qu’un autre intervenant se montre défavorable à l’octroi du contrat», peut-on lire dans le rapport.
L’opposition critique la gestion du maire de Lachine, Claude Dauphin, dans cette affaire. «Après avoir trop attendu pour donner le contrat, on a poussé les gestionnaires à précipiter leurs vérifications pour rencontrer une échéance artificielle. Aujourd’hui, 975 000$ ont été payés, le contrat est résilié et presque rien n’a été livré», déplore la conseillère, Maja Vodanovic.
De son côté, le maire Dauphin est confiant de voir le projet se réaliser. «Nous travaillons fort pour trouver une solution, nous allons le terminer et il ne nous coûtera pas un sou de plus que ce qui était prévu», indique-t-il.
Compte tenu de la méconnaissance des règles d’attribution de contrat à des OBNL, autant par les arrondissements que les services centraux, le Contrôleur recommande qu’une formation soit dispensée rapidement aux employés concernés.